Le cheval au service des entreprises pour relever l’efficience de leurs ressources humaines

Consistant à faire appel au cheval pour améliorer le fonctionnement des managers, l’équicoaching est une méthode surprenante de plus en plus dans l’air du temps. La société Equo se lance à Senlis.

Le cheval, miroir de nos (im)perfections ? Développement personnel ou amélioration des rouages au sein de l’entreprise, l’équicoaching est en plein boum. Equo (en latin : « par le cheval ») est le nom d’une de ces sociétés qui démarre actuellement ses activités dans le cadre enchanteur du centre équestre de Senlis (Oise).

Ses deux créatrices, Céline Cicuto et Jennifer Chapalain ont longtemps travaillé ensemble à des postes de management dans de grandes entreprises, comme Lyovel. En tant que propriétaires et cavalières d’exception, elles partagent aussi une même passion pour le cheval.

Manque de communication dans l’entreprise ? Management inadéquat ? Cohésion insuffisante ? Equo se propose de tenter de résoudre tous ces freins par le biais des équidés. Il s’agit d’améliorer son leadership, sa relation avec les autres.

«  Les chevaux ne répondent qu’à la communication non verbale, qui représente 93 % de notre façon de communiquer. Cela passe par la manière de se tenir, la voix, le regard… », explique Céline Cicuto. Doté d’une grande sensibilité émotionnelle, le cheval serait donc capable de nous « scanner ». En tout cas de nous révéler nos imperfections, notamment en refusant d’interagir avec nous, selon notre niveau d’agitation, d’incohérence.

Au sein de l’entreprise, les managers, confrontés à divers enjeux, jouent souvent des fausses notes qui pèsent sur le moral des salariés qui doivent s’adapter à contrecœur. Au milieu du manège, face à un cheval de 500 kg, la volonté de passer en force, le manque de clarté ou d’empathie sautent aux yeux, s’avèrent des erreurs totalement contre-productives.

« L’intéressant, c’est le chemin parcouru »

Pour elles, «  l’équicoaching permet une prise de conscience immédiate de nos attitudes qui méritent d’y réfléchir.  »

L’un des exercices de base a pour but de faire se déplacer le cheval d’un point à l’autre sans le toucher ; «  car on ne touche jamais un collaborateur  », précisent les deux coaches. Face au stress ou au désintérêt du cheval, le stagiaire doit être capable d’attirer son attention, se montrer convaincant, se faire apprécier. «  On voit qui a un bon leadership  », explique Céline Cicuto. « Aucun manager n’est noté. L’intéressant, c’est le chemin parcouru.  »

Selon les deux femmes, le développement du télétravail avec la crise Covid «  a révélé de vrais besoins dans le domaine du management agile.  » D’un coup, certains managers se sont sentis perdus de ne plus avoir leurs collaborateurs sous la main. Là encore le lien peut-être fait entre l’autonomie des salariés et l’esprit indépendant du cheval.

Le Courrier Picard - Pascal Mureau - Le 26 avril 2022

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Des chevaux pour améliorer l’ambiance au bureau